Le réisme, le groupe OHO et la vision d’un art total

Abstract

Dans l’ensemble des phénomènes de la littérature slovène de la fin des années soixante, je m’occupe d’un mouvement littéraire et artistique nommé réisme qui aurait ses fondements d’un côté dans la poésie concrète mondiale et d’autre part dans certaines manifestations littéraires des impulsions non-anthropocentristes et non-anthropomorphes dont le nouveau roman et Tel Quel français. En présentant sommairement les traits principaux du mouvement, je mets l’accent sur la tentative de l’établissement d’un art total, holistique, sur la tentative du dépassement, voire abolition des barrières entre les genres différents de l’expression artistique, entre la théorie et la pratique, et l’instauration du dialogue avec les objets décrits, ce qui fut développé des 1966 par le groupe OHO, instigateur et promoteur de la « doctrine réiste ». Partant de certains textes de Marko Pogačnik et d’lztok Geister Plamen, j’essaye de démontrer que ces phénomènes peu suivis par la suite dans la littérature slovène représentent une des premières manifestations d’un art nouveau, s’inscrivant pour sa part dans la lignée des recherches sur l’art synthétique, l’art de la communication.