Alexandrin I. Le développement historique et la structure rythmique de l’alexandrin français

Abstract

Appartenant au champ de la poétique comparée cette analyse représente la première partie d’une recherche sur les différences entre deux systèmes de versification – les systèmes syllabique et accentuel. Le point de départ de cette recherche sont les problèmes de l’emploi et des traductions de l’alexandrin français dans d’autres langues. – L’auteur analyse la formation de l’alexandrin depuis sa naissance au Moyen Age jusqu’à sa règlementation normative dans la poétique classique où le dimètre avec la césure médiane est considéré comme l’expression rythmique par excellence de l’esprit français. La libération rythmique de l’alexandrin commence par le vers romantique qui introduit le trimètre avec la double césure (l’alexandrin ternaire) et elle s’achève dans la poésie moderne qui brise les césures et utilise l’enjambement interdit par la poétique classique. – Le rythme de l’alexandrin classique représente une balance entre les accents fixes et mobiles, entre les dimensions rigides et libres. La structure syllabique du vers dépend en grande partie de la question du maintien et de la chute de « e muet » (e atonique) dans la prononciation et le compte des syllabes. La versification classique surmonte les différences entre la réalité rythmique du vers et le schéma abstrait des syllabes par des règles complexes et compliquées.