Cette étude commente les textes originaux traitant la symbolique des mètres védiques, d’une rédaction du recueil védique Yajurveda, intitulée Taittirīya saṃhitā (600 env. av. J.-C.), où les fragments des hymnes et les phrases rituelles sont expliqués au fur et à mesure. Ces textes comprennent plus de 300 références, identifications et symbolisations des 15 formes métriques védiques, ce qui témoigne de la grande attention consacrée à la forme du vers par les poètes védiques et leurs commentateurs. Les associations symboliques se rapportent au monde matériel, aux rites ainsi qu'aux notions de l’espace, du temps et de la religion ; souvent elles proviennent des particularités des formes métriques et démontrent une classification des mètres selon un système de valeurs. La première place est attribuée au mètre gāyatrī, présentant avec les mètres triṣṭubh et jagatī le groupe métrique le plus important. Les mètres anuṣṭubh, paṅkti et virāj excellent aussi par leur symbolique intéressante, d’autres mètres ne font que augmenter la variété. L’auteur procède à une analyse critique des études publiées à ce sujet au 19e et 20e siècles par les spécialistes européens de la culture de l’Inde, en les complétant par les interprétations de V. S. Agrawala qui, dans la symbolique des mètres védiques, découvre d’importants aspects de la conception védique du monde, inclusivement l’idée de la base transcendantale du rythme.